Le 26 novembre, Valérie Rollmann vous parlait de son dernier coup de cœur livresque sur France Bleu Drôme Ardèche : l’Hôpital des Sorciers !
Pour écouter sa chronique ainsi qu’une interview de l’autrice, Catherine Cuenca, c’est par ici !
Nous vous proposons également de découvrir une version retranscrite de cet échange ci-dessous :
Nous voici en 1297, à Saint-Antoine-en-Viennois, dans notre actuelle Isère. Aymon de Montagne est grand maître de la communauté religieuse de Saint Antoine. Il dirige l’hôpital de la Maison de l’Aumône et détient le pouvoir sur toute la cité. Derrière les murs de la la Maison de l’Aumône, c’est tout un monde qui s’agite : religieux, soignants, chirurgiens, servantes, malades. La rumeur court aussi qu’on y pratiquerait la sorcellerie.
De jeunes héros se trouvent mêlés à ce mystère. Gabin, clerc de 17 ans, a vu son bras et, par la même occasion, son avenir amputés par la gangrène du feu sacré*. Ysabeau 13 ans est une frêle orpheline aveugle, devenue servante pour l’institution qui l’a recueillie. On y croise aussi la jeune nièce du maître des lieux, Sybille, promise à un mariage qu’elle cherche à tout prix à faire échouer. Tous trois se trouvent plongés malgré eux au cœur d’une lutte de pouvoirs sans scrupules.
Les luttes que j’évoque dans le roman ont vraiment eu lieu, entre la communauté de l’Aumône et les Bénédictins pour le contrôle de la région de Saint-Antoine-l’Abbaye et des terres avoisinantes. Il y a eu des expéditions punitives, des enlèvements, des demandes de rançons. Il est sûr que la question religieuse a été un peu évacuée, au moment où tous ces événements se sont passés.
Catherine Cuenca est auteure d’une quarantaine de romans historiques pour la jeunesse qui traversent les siècles. Mais le Moyen Âge tient une place à part dans le cœur de cette passionnée d’histoire.
J’étais contente de renouer avec le Moyen Âge. C’est une période qui a longtemps été méprisée et mal connue. Dans L’hôpital des sorciers, ce qui est très intéressant, c’est de voir que la médecine existait. Elle se basait sur des connaissances qui remontaient parfois mille ans en arrière, pour essayer de faire évoluer tout ça, soigner les gens, les guérir, apporter du mieux, ne pas laisser les gens mourir dans leur coin sans soutien.
Une autre vérité sur le Moyen Âge que ce roman rétablit, c’est celle de la place des femmes dans la société médiévale, avec une héroïne au caractère trempé qui trame et intrigue pour reprendre le contrôle de sa vie.
Ce qui peut sembler un peu surprenant, pour celles et ceux qui liront le roman, c’est le personnage de Sybille, qui est un peu entravée dans un destin qu’on veut lui imposer. La femme était beaucoup plus libre au Moyen Âge qu’elle ne l’a été dans les siècles suivants. Mais, il ya toujours eu des femmes fortes à toutes les époques. Des femmes qui se sont élevées contre le destin qu’on voulait leur imposer et qui ont vécu leur vie.
Sybille est l’une de ces femmes fortes et sans doute l’un des personnages qui se laisse le moins berner par le mystère effrayant qui semble planer sur la Maison de l’Aumône, où l’on ment, jette des sort, distille de mystérieux breuvages, où les cadavres apparaissent et disparaissent. Car à l’histoire se mêle le frisson de l’inconnu qu’affectionne Catherine Cuenca.
Le but d’un roman, ce n’est pas de faire un cours d’histoire, c’est d’emporter le lecteur dans une aventure, lui faire vivre plein de choses. C’est surtout ça l’important.
Et on en vit des aventures dans L’hôpital des sorciers de Catherine Cuenca paru chez Scrineo, un roman pour votre ado, certes, mais que vous finirez sans doute dévorer vous aussi !
Crédit photo : @steffdepikiti